Les maladies organiques des plantes
Voici les principales maladies organiques subies par les plantes.
CLOQUE
Cette maladie, particulière aux pêchers, s’annonce sur les bourgeons et les feuilles naissantes par un point rouge-brun presque imperceptible ; bientôt les feuilles se boursouflent, se crispent et tombent, et le bourgeon se dessèche et meurt. On l’attribue aux brusques variations de température, accompagnées de vents arides et de pluie froide ; elle sévit principalement dans le printemps. Les auvents sont un excellent préservatif. Quand la maladie se montre il faut s’empresser de retrancher avec le sécateur les feuilles, ou parties des feuilles attaquées, et même les bourgeons entiers s’il y a lieu. En un mot, il ne faut pas hésiter à sacrifier tout ce qu’on ne peut sauver.
GOMME
Elle attaque particulièrement les arbres à fruits à noyau. Ce sont des dépôts de sève viciée qui se forment entre l’écorce et le bois et désorganisent ces parties, surtout s’ils ne peuvent se faire jour au dehors. Il faut, avec la serpette ouvrir les dépôts rafraîchir le bois jusqu’au vif, et, après avoir bien nettoyé la plaie et supprimé toute l’écorce attaquée, appliquer sur elle de l’onguent de Saint-Fiacre, maintenu avec un linge. Quand la gomme attaque les parties qui peuvent être retranchées sans danger, le plus court est de couper au-dessous du dépôt de gomme.
CHANCRE
C’est une ulcération, quelquefois sèche et quelquefois fluente, qui ronge et exfolie les parties au point d’entraîner la perte de l’arbre. Il faut enlever jusqu’au vif, avec un instrument tranchant, toute la portion infectée, et, après l’avoir bien nettoyée, la couvrir de cire à greffer et non d‘onguent de Saint-Fiacre, qui entretiendrait une humidité pernicieuse.
LOUPES
Ce sont des excroissances qui résultent de la déchirure des tissus corticaux et de la déviation du cambium. Comme elles finiraient par s’ulcérer, on les ampute et on les traite comme le chancre.
CREVASSES
Toutes les crevasses de l’écorce, quelles que soient leurs causes, doivent être couvertes de cire à greffer, lorsqu’elles sont saines. Dans le cas contraire, il faut nettoyer la plaie avant d’appliquer la cire.
ETIOLEMENT, CHLOROSE
Cette maladie s’annonce par le manque de couleur verte, l’allongement, la faiblesse des bourgeons et rameaux. Souvent l’étiolement provient de la privation d’air et de lumière ; il ne s’agit alors que de lui rendre l’un et l’autre avec précaution, à cause de la tendreté des parties étiolées. Mais lorsqu’il y a chlorose ou absence de chlorophylle, matière verte qui colore les feuilles, cela dépend généralement de la mauvaise qualité du terrain, et alors c’est à l’améliorer ou à le changer qu’il faut porter ses soins. Le sulfate de fer à 8 grammes par arrosoir pour arrosement au pied, et à 2 grammes seulement pour bassiner les feuilles, a été conseillé et donne de bons résultats dans beaucoup de cas.
LANGUEUR ET CHUTE DES FEUILLES
Cette maladie, qui a pour cause la mauvaise qualité du terrain, s’annonce par un alanguissement de la végétation, par la jauneur et la chute des feuilles. Quelquefois elle est occasionnée par une affection des racines. En tout cas, il faut toujours les visiter pour retrancher celles qui auraient de la pourriture ou des lésions et améliorer ou changer la terre dans laquelle on replante. Cet état maladif peut encore provenir de l’excès ou du défaut d’arrosement, et il faut se rendre compte de ses effets.
BRÛLURE OU COUPS DE SOLEIL
Des plantes délicates, tenues longtemps à l’ombre ou en serre, et exposées subitement au soleil, peuvent être tuées en peu d’heures, si la brûlure est entière, ou perdre une ou plusieurs branches, si elle n’est que partielle. Le seul moyen d’éviter cet accident qu’on ne guérit point, est d’ombrer les plantes auxquelles le soleil serait nuisible.
GELÉE
C’est un effet analogue par une cause opposée. Lorsqu’une plante est entièrement gelée, il n’y a qu’à l’arracher, mais lorsque des branches ou rameaux seulement en sont atteints, on parvient le plus souvent à les sauver, si on peut les faire dégeler hors de la présence du soleil, qui achèverait de les désorganiser. Il faut donc, quand on s’en aperçoit, les abriter immédiatement par des toiles ou des paillassons et les laisser dégeler lentement.